Nos voeux pour 2016

lundi 24 août 2015

Quelle participation des habitants?

Lors de la campagne municipale, il faut espérer que les aspirations à sortir du féodalisme local s'exprimeront.
Après Sire Gérard ou Dame Stéphanie, la révolution citoyenne aura-t-elle lieu?
Le mot "citoyen" est à la mode, parfois pour rejeter d'un seul bloc "la politique", qui n'est autre que la gestion de la cité.
Nous voulons, au contraire, par la participation du maximum de citoyens, réhabiliter la politique, en associant le plus de personnes possible aux décisions.
Nous ferons le bilan des premiers Conseils de Quartiers, renforcerons leur rôle et modifierons leur composition dans un sens de plus de démocratie.

Nous prenons exemple sur la commune de Loos-en-Gohelle, qui a, sur son blog, décrit ces processus en oeuvre dans cette commune minière. Voici des extraits de ce blog:

"Participation des habitants

Gage d’efficacité et de durabilité
du développement du territoire

Considérant dès lors la commune comme un écosystème complexe (naturel, patrimonial, humain et culturel) lui-même intégré dans un écosystème plus vaste, les élus ont clairement choisi de s’orienter vers un modèle de développement qui tire les leçons du passé et n’oublie personne. Un modèle qui permette à chacun de participer à la vie collective et de trouver sa place dans la ville. Loos-en-Gohelle s’est donc fixé pour ambition de se transformer et de se développer par le développement durable.
Alliant équité sociale, développement économique (création de richesses) et préservation de l’environnement, le développement durable pose la question des « besoins » comme préalable à toute action. La démocratie participative (ou participation citoyenne), parce qu’elle permet une meilleure expression des besoins et une qualification de la demande des acteurs, est donc inscrite au cœur même du processus.

La participation, moteur de citoyenneté

Loos-en-Gohelle a donc engagé son projet sur une approche systématiquement participative, la participation n’étant pas entendue comme un supplément d’âme, mais comme le fondement de l’action : celui qui garantit l’accord, l’adhésion du plus grand nombre, l’ancrage dans la réalité, l’efficacité. Cette approche, à laquelle la municipalité consacre des moyens importants (un mi-temps de fonctionnaire en plus des porteurs des différents projets, ainsi que l’accompagnement par un cabinet spécialisé) vise à construire une société ouverte, composée d’acteurs autonomes, responsables, et donc à créer une gouvernance agglomérante, gage aussi de lien social.

Démocratie participative : définition

Le terme « démocratie participative » peut faire penser à la démocratie directe ou à une version élaborée des cahiers de doléances. C’est pourquoi l’appellation « participation habitante » est privilégiée à Loos-en-Gohelle : il s’agit en effet de reconnaître le rôle des habitants dans les décisions et actions municipales. Même si certaines opérations touchent relativement peu d’habitants, elles sont importantes : ces habitants deviennent des relais pour les autres usagers de la ville.
Avec la participation habitante, l’élu reste le décideur final. Un décideur qui écoute, s’informe de la manière la plus large possible, cherche à comprendre, à construire la synthèse la plus élevée et à faire adhérer, et met à profit l’expertise des citoyens pour construire un projet correspondant à leurs besoins réels. Un décideur qui approfondit ses positions, développe son argumentation et explique ses convictions. L’élu voit ainsi la qualité de son arbitrage politique renforcée.
L’habitant se sent quant à lui reconnu comme un acteur à part entière de sa vie et de celle de la collectivité : il est aussi « producteur » de la ville. Sa participation au processus d’élaboration des projets lui permet en outre de prendre conscience des diverses opinions en présence (reflets des différents usages de la ville), de leur pertinence et de la nécessité de faire des compromis, ainsi que des contraintes techniques et administratives, des coûts engendrés par une décision et de leur répercussion, notamment, sur les impôts… Et de prendre sa part de responsabilité en imaginant d’éventuelles solutions alternatives.
Progressivement, les participants à ces différents dispositifs deviennent acteurs, se forment et deviennent autant de relais de terrain. Et même si cela n’est pas le but recherché au départ, c’est en commençant à s’intéresser à la vie citoyenne de cette manière que des personnes ont ensuite souhaité prendre des responsabilités et sont devenus élus municipaux ou présidents d’associations…
La participation des habitants nécessite une réelle capacité d’adaptation de l’appareil décisionnel. En effet, son résultat peut remettre en cause des projets ou des intentions. De plus, le processus de participation donne plus de travail et obéit à un rythme propre, difficilement conciliable avec l’urgence. Il s’agit d’une mission nouvelle, qui demande un savoir-faire, des compétences particulières et une organisation correspondante. A noter que l’administration se retrouve dans cette démarche : mieux répondre aux aspirations des habitants est au cœur du service public.

Pourquoi favoriser la participation des habitants ?

Dans une société qui ne va pas bien et où :
  • les gens deviennent de plus en plus individualistes et isolés ;
  • la notion d’intérêt général est en recul ;
  • l’action politique est mise à mal car la population doute de son efficacité et de sa crédibilité ;
  • les habitants ne savent plus qui peut faire quoi ni où…
Les élus se doivent de :
  • faciliter la compréhension de l’action publique
  • donner les règles du jeu de la participation des habitants (l’étendue du domaine que recouvre la démarche de participation dans laquelle ils sont impliqués, le processus de décision et d’arbitrage retenu, l’accès à l’information…)
  • s’interroger sur les vrais besoins de la population et sur ce qui peut la mobiliser
  • redonner toute leur place aux citoyens
  • savoir arbitrer, décider, agir et concrétiser à partir de ce qui ressort du travail collectif effectué
  • prendre l’initiative. Les fonctionnaires et les habitants s’engageront d’autant plus dans la démarche qu’elle est portée.

Les bénéfices de la participation

On sait aujourd’hui que la relation avec les habitants est centrale en cela qu’elle permet, en résumé, un retour sur investissement immatériel des politiques publiques :
  • production d’intelligence collective et expertise d’usage
  • légitimation de l’arbitrage politique
  • efficacité des politiques publiques
  • construction d’espaces de rencontres sur de la construction, du positif, qui améliore la qualité de vie et le sentiment de sécurité
  • qualification de l’habitant, qui devient un citoyen responsable davantage conscient des enjeux
  • reconnaissance des individus en tant qu’acteur de leur vie/ville

L’implication des habitants

Plusieurs niveaux :
  • L’information permet à chacun de connaître les projets et/ou problèmes qui sont ou devront être traités.
  • La consultation consiste à recueillir les avis des habitants.
L’information et la consultation sont des préalables au véritable processus de participation des habitants.
  • L’élaboration collective (ou coproduction) correspond à la construction d’une position commune dans le cadre d’un débat contradictoire. Elle se traduit par l’engagement des parties dans la réalisation d’une action.
Cette relation avec les habitants s’effectue :
  • En amont des politiques publiques, avec une explication des enjeux, un échange sur les usages et la définition d’objectifs et de projets collectifs : la concertation, la coproduction.
  • Pendant la mise en œuvre des politiques, avec une participation des habitants qui deviennent partie prenante : brainstorming, monitoring, suivi.
  • En aval, pour permettre un véritable débat sur les résultats et une meilleure appropriation."

Un beau programme?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire